Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/156

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142 OEUVRES

en * nous on doit beaucoup espérer. Car je n'en ay point veu qui l'ait eue parfaitte qui n'ait réussi.

2. Il faut que les entretiens qu'on a avec elles soyent fort sérieux, et qu'on leur y témoigne grande charité, mais nulle familiarité : et s'il y en avoit quelqu'une ^que l'on reconnût qu'elle recherchât de parler par amuse- ment, il la faudroit traiter '^[moins] doucement que les autres. C'est pourquoy on a besoin d'user de beaucoup de discrétion, non seulement dans l'entretien mesme, mais aussy dans les tems qu'on prend pour les faire. Je croy que c'est assez d'environ tous les quinze jours, à moins de quelques besoins particuliers, à quoy on ne peut don- ner de règle.

3. Il faut beaucoup prendre garde de ne se pas laisser tromper ; et c'est un grand bien quand elles sont préve- nues qu'on connoist toutes les finesses des Enfans. Cela fait qu elles s'en déportent, et entrent insensiblement dans la simplicité et sincérité, sans laquelle il est impossible de les servir utilement.

4. Il est donc extrêmement nécessaire de ne se pas laisser surprendre, et c'est ce que nous ne pouvons éviter sans une continuelle assistance de Dieu. C'est pourquoy nous ne leur parlerons jamais sans avoir prié Dieu, et preveu mesme en sa présence, ce que nous croyons qu'elles nous doivent dire, et ce que nous croyons qu'il veut que nous leur repondions. Nous conjurerons avec larmes et gemissemens sa divine Majesté qu'elle illumine nos ténèbres, et que la lumière de sa grâce nous fasse découvrir ce que les Enfans nous voudroyent cacher : et

��I. P. [leiir maistresse].

3. P. [en qui] on —

3. G. [plus] doucement; P. [plus froidement].

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