DIX-HUITIËME PROVINCIALE. — INTRODUCTION 7
comme la précédente, à laquelle je viens de respondre, tend à prouver que les Jansénistes ne sont point hérétiques. Car pour avoir mérité le tiltre d'imposteurs et de faussaires dans leurs lettres au Provincial, qui est tout ce que j'ay prétendu monstrer dans le livre de la Bonne foy des Jansénistes : le Secrétaire nous le donne gagné ; et ne veut plus contredire qu'à ceux qui les appellent hérétiques, comme j'avois fait en passant dans la Préface dudit livre.
... Il faudroit faire une lettre plus longue que la sienne, pour relever toutes ses extravagances, ses illusions, ses bra- vades, ses faussetez, ses vanilez, et tout ce qu'il dit hors de propos, et contre le respect qu'il doit au sainct Siège. Je ne considère que les deux principaux moyens qu'il employé pour faire voir qu'il n'est pas hérétique. Et pour le premier, qui est le prétexte de la différence entre les décisions du fait, et les décisions du droit, le Lecteur peut voir qu'il n'y a rien à adjouster à ce que je viens de respondre à la plainte des Jansénistes : et que les histoires qu'il rapporte sur ce sujet du Pape Honorius et des autres, ne luy servent de rien.
Et pour le point de la Grâce efficace par elle-mesme, le bon Secrétaire l'entend bien mal, et donne à connoistre non seule- ment qu'il n'est pas Docteur, comme il le déclare luy-mesme, mais qu'il ne mérite pas de l'estre. Il prétend que les cinq Propositions ne sont pas hérétiques au sens de Jansenius, si ce sens revient à la doctrine de la Grâce efficace par elle- mesme : et ne void pas que par mesme moyen Calvin peut justifier sa doctrine sur ce mesme sujet; disant aussi qu'il ne prétend autre chose, que défendre la vérité de la Grâce efficace par elle-mesme. Il faut que le Secrétaire apprenne qu'il y a deux manières de défendre la Grâce efficace par elle-mesme; l'une qui est hérétique, et appuyée sur des principes héré- tiques : l'autre qui est Orthodoxe, soustenuë par des principes establis dans les Conciles. Calvin suit la première, et en cela il est hérétique : Les Docteurs Catholiques Thomistes, Sco- tistes, Sorbonistes, Jésuites, sont d'accord de la seconde : et pour cela, nonobstant leurs disputes particulières, ils demeurent
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