Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/286

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272 ŒUVRES

sez à tous les reproches des Jésuites. C'est là sur quoy vous bravez. C'est la pièce décisive que vostre aveuglement vous a fait produire contre vous mesme, et qui est si fort à vostre desavantage, que quand mesme je vous accorderois que toutes les propositions en sont véritables, vous seriez tousjours par vostre propre confession de méchants calomniateurs, qui au- riez obligé ces Pères, à se défendre par des mensonges. Mais je suis bien loing de tomber d'accord de la première proposi- tion, attendu que les deux premiers arguments que j'ay mis cy-dessus prouvent le contraire. Je ne reçois en tout ce Syllo- gisme que la seconde proposition pour véritable, qui dit que les Jésuites ont esté injustement calomniés. Je sçay bien que l'aveuglement et le desespoir de pouvoir répondre aux véri- tables reproches des Jésuites, ont tiré cette vérité de vostre bouche ; parce que si vous n'avouez que vous avez première- ment calomnié les Jésuites, vous ne sçauriez vous servir de la doctrine de Dicastillus ; pour dire que leurs réponses à vos Lettres, sont remplies de calomnies contre vostre honneur. Mais quand vous ne l'avoueriez pas, cette vérité n'est que trop constante, et trop prouvée par la seule lecture de vos Lettres, et par la réfutation que le Père Jésuite a fait de vos impostures.

LIV. Objection — Response p. 174- [Les Jansé- nistes] croyent qu'en attaquant les Jésuites, ils ne peuvent rien perdre et peuvent beaucoup gaigner au préjudice de toute l'Eglise ; d'autant qu'en ruinant les Sacremens de pénitence et d'Eucharistie entre leurs mains, ils en decreditent l'admi- nistration dans toute l'Eglise, et rendant ridicule la direction des consciences, en la manière qu'elle se prattique par les Jésuites, ils détournent le peuple de tous les Prestres sécu- liers, qui suivent la mesme méthode, et se règlent par les mesmes maximes. C'est pourquoy tous les Prestres séculiers ayant les mesmes intérêts, ils ont aussi l'obligalion de se joindre à ces Pères pour faire teste à ces Novateurs. Et quand nostre interest ne seroit pas commun, la charité que nous devons à des Escrivains que nous connoissons estre orthodoxes

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