SECOND ÉCRIT DES CURÉS DE PARIS 319
bien loing de blesser la cbarité par ces corrections, on blesseroit la charité en ne les faisant pas, parce que la fausse charité est celle qui laisse les meschans en repos dans les vices, au lieu que la véritable cha- rité est celle qui trouble ce mal-heureux repos, et qu'ainsi, au lieu d'establir la charité de Dieu par cette douceur apparente, ce seroit la destruire au contraire par une indulgence criminelle, comme les Saincts Pères nous l'apprennent par ces paroles, Hsec charitas destrait charitatem\
Aussi c'est pour cela que l'Escriture nous ensei- gne, que Jesus-Christ est venu apporter au monde non seulement la paix, mais aussi Vespée et la divi- sion^, parce que toutes ces choses sont nécessaires
��et T. Vil, p. 57 sq. ; les notes prises en vue d'une ig^ Provinciale, supra T. VII, p. 178 sq. ; le 5" Ecrit des Curés, infra p. 378). Certaines phrases des Pensées fr. 980 et g/ig, T. III, pp. 871 et 882, ressemblent singuliè- rement à quelques passages de ce second Ecrit : « Gomme la paix dans les Estats n'a pour objet que de conserveries biens des peuples en assurance, de mesme la paix dans l'Eglise n'a pour objet que de conserver en assurance la vérité, qui est son bien, et le trésor où est son cœur... Quand la vérité est offensée par les ennemis de la foy, quand on veut l'arracher du cœur des fidèles pour y faire régner l'erreur, de demeurer en paix, alors seroit-ce servir l'Eglise ou la trahir?... Et n'est-il pas visible que comme c'est un crime de trou- bler la paix où la vérité règne, c'est aussi un crime de demeurer en paix, quand on destruit la vérité?... Il est escrit qu'il y a temps de paix et temps de guerre ; et c'est l'interest de la vérité qui le discerne. Mais il n'y a pas temps de vérité et temps d'erreur; et il est escrit, au contraire, que la vérité de Dieu demeure éternellement. Et c'est pourquoy Jesus-Christ, qui dit qu'il est venu apporter la paix dit aussi qu'il est venu apporter la guerre. Mais il ne dit pas qu'il est venu apporter et la vérité et le mensonge. La vérité est donc la pre- mière règle et la dernière fin des choses. «
1. Nous n'avons pas retrouvé cette citation.
2. Matth. X, 84: Nolite arbitrari quia pacem venerim miitere in ter-
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