Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/370

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

3o6 ŒUVRES

prochain. Ony croit dit le Ministre Drelincourt*, que l'homme nest point obligé d'aimer son Créateur; Quon ne laissera pas cVestre sauvé sans avoir jamais exercé aucun acte intérieur d'amour de Dieu en cette vie ; Et que Jesus-Christ mesme auroit pu mériter la rédemption du monde par des actions que la charité n auroit point produites en luy, comme dit le P. Sir- mond. On y croit, dit un autre Ministre, quil est permis de tuer plustost que de recevoir une injure; Quon nest point obligé de restituer quand on ne le peut faire sans deshonneur; Et quon peut recevoir et demander de l'argent pour le prix de sa prostitution; et non solum femina quœque, sed etiam mas, comme dit Emmanuel Sa, Jésuite.

Enfin ces hérétiques travaillent de toutes leurs forces depuis plusieurs années, à imputer à l'Eglise ces abominations des Gasuistes corrompus. Ce fut ce que le Ministre du Moulin entreprit des premiers dans ce hvre qu'il en fit, et qu'il osa appeller Tra- ditions Romaines^. Cela fut continué ensuitte dans cette dispute qui s'éleva il y a dix ou douze ans à la Rochelle entre le P . d'Estrade Jésuite, et le Ministre Vincent sur le sujet du bal que ce Ministre con- damnoit comme dangereux et contraire à l'esprit de Pénitence du Christianisme, et pour lequel ce Père fit des Apologies publiques qui furent imprimées

1. Drelincourt, ministre protestant, né à Sedan en lôgS, mort en

1669.

2. Dans les réponses aux Provinciales, on accusa souvent — et à tort — Pascal d'avoir puisé de nombreux arguments dans ce livre (cf. supra T. V, p. a 18 et la note).

�� �