Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/395

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PROJET DE MANDEMENT 381

sion éternelle de la vérité, on la voit abandonnée à des erreurs et à des égaremens si effroyables.

Voilà le plus grand des maux que ces impietez produisent. Elles servent d'armes à tous les enne- mis de la foy pour nous combattre, et sont également utiles au Démon pour corrompre les fidèles et pour fortifier les infidèles. Mais comme on ne tombe dans ces erreurs que manque d'entendre les Ecritures, nous nous sentons obligés de les expliquer si claire- ment à ceux ausquels nous sommes redevables des instructions Evangeliques, que les personnes pieuses soient désormais sans péril, et les impies sans excuse dans les conséquences qu'ils tirent des égaremens des Casuistes. Car tant s'en faut que ces abus qui se glissent dans l'Eglise puissent rendre suspecte la vérité des promesses de Jesus-Clirist, que rien n'en prouve davantage la vérité, et qu'elles seroient faus- ses au contraire si ces abus mesmes n'arrivoient.

Si J.-C. en promettant à l'Eglise que sa vérité et son esprit reposeroit sur elle éternellement l'avoit en mesme temps assurée d'une suite calme et tran- quille de vérité et de paix, on auroit sujet d'estre surpris de voir le mensonge et l'erreur paroistre avec tant d'insolence. Mais quelle raison y a-t-il de l'estre après qu'il a déclaré que plusieurs y jetteroient le trouble, sous l'apparence néanmoins de la pieté, et qu'ils viendroient en son nom pour détourner les hommes de la véritable voye; de sorte que ces de- sordres qui croistroient tousjours, seroient enfin si grands dans la fin des siècles, que les Elus mesme

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