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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/51

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ET n'agir pas, vouloir et ne vouloir pas, consentir, et ne consentir pas, faire le bien et le mal, ^ et que l'homme en cette vie a toujours ces deux libériez, que vous appeliez ^de contrariété et de contradiction. Voyez de mesme s'il n'est pas contraire à l'erreur de Calvin, telle que vous-mesme la représentez, luy qui montre dans tout le chap. 21. que l'Eglise a condamné cet hérétique, qui soustient que la grâce efficace nagit pas sur le libre arbitre en la manière qu'on l'a crû si long-temps dans l'Eglise, en sorte qu'il soit ensuite au pouvoir du libre arbitre de consentir ou de ne consentir pas ; au lieu que selon S. Augustin et le Concile, on a toujours le pouvoir de ne consentir pas si on le veut, et que selon S. Prosper Dieu donne à ses Eleus mesmes la volonté de persévérer, en sorte qu'il ne leur oste pas la puissance de vouloir le contraire. Et enfin jugez s'il n'est pas d'accord avec les Thomistes, lorsqu'il déclare c. 4 [1]. que tout ce que les Thomistes ont écrit pour accorder l'efficacité de la grâce avec le pouvoir d'y résister, est si conforme à son sens, qu'on n'a qu'à voir leurs livres pour y apprendre ses sentimens. Quod ipsi dixerunt, dictum puta.

Voila comme il parle sur tous ces chefs, et c'est surquoy je m'imagine qu'il croit le pouvoir de résister à la grâce ; qu'il est contraire à Calvin, et conforme aux Thomistes, parce qu'il le dit, et qu'ainsi

1. B. et, manque.

2. B. de contrariété et, manque.

3.

  1. Cf. ces citations de Jansénius dans les écrits d'Arnauld et de Nicole, supra p. 17 sq.