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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VIII.djvu/114

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98 ŒUVRES

lement. A quoy il ajouta plusieurs autres choses touchant les périlleuses conséquences de ce livre. Et s'adressant à M. le Procureur du Roy, il luy dit, que ce seroit une chose digne de sa charge et de sa Justice de requérir qu'il lût informé de l'Auteur et de l'Imprimeur de ce méchant livre, et le lende- main 8. Février, on vid paroistre une nouvelle Sentence de M. le Lieutenant Civil, portant deffenses réitérées de débiter, imprimer ou vendre l'Apologie pour les Gasuistes, sans qu'il y fust parlé des Lettres au Provincial.

Cependant les Curez ne pouvant porter leurs plaintes au Parlement selon l'ordre qu'ils en avoient receu du Roy, pré- sentèrent leur Reque?te à M'^ les Vicaires Généraux, pour leur demander la Censure de ce livre, signée de 3i. Curez, et la publièrent avec un Extrait des plus dangereuses Pro- positions de ce livre, et un Factum

Au mesme temps que les Curez de Paris témoignoient leur zèle contre ce livre, les Curez de Roiien s'adressèrent à Mon- seigneur leur Archevesque et en suitte d'une Procuration aussi signée de 26. Curez qui donnoient le soin à cinq d'en- tr'eux de poursuivre cette affaire, ils présentèrent leur Re- queste, sur laquelle M. l'Archevesque de Rouen les renvoya par devant ses grands Vicaires, auxquels il ordonna d'exami- ner ce livre sansdelay, en présence de M. l'Evesque d'Olonne, et de luy envoyer leur ad vis doctrinal. Les mes mes Curez de Rouen publièrent aussi un Factum, où ils font voir une grande partie des plus méchantes opinions de l'Apologie.

L'onzième de Mars les Curez de Paris s'estant assemblez et ne voulant pas négliger les poursuittes qu'ils avoient com- mencées contre une si pernicieuse doctrine, députèrent Mes- sieurs de S. André, de S. Eustache avec Messieurs les Syndics pour solliciter cette affaire auprès de Messieurs les Vicaires Généraux, et en demander incessamment la condamnation.

Cependant le Caresme estant arrivé plusieurs Prédicateurs à Paris et en d'autres villes de France, se crûrent obligez de faire connoistre aux peuples le danger qu'il y avoit de se lais- ser conduire par les maximes des Gasuistes, et combien en

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