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SUITE DE L'HISTOIRE DE LA ROULETTE 295

l'accusation de plagiat — était justifiée par les erreurs répé- tées et par l'attitude embarrassée du Père Jésuite. D'ailleurs, tout en discutant, Lalouère travaillait et corrigeait peu à peu ses fautes ; sans doute il profita des renseignements qui lui vinrent de Paris et — après janvier lôSg — de la lecture des traités de Dettonville ; mais ses démonstrations sont iné- dites, et elles sont si compliquées et si rébarbatives* qu'on ne saurait l'accuser de les avoir prises à un autre. En 1660, parut la Veterum^ geometria promota in septem de Cycloide libris et in duabus adjectis appendicihus , autore Antonio Laloaera societatis Jesu, qui contient, quoi qu'on en ait dit, nombre de propositions intéressantes et nouvelles^.

Dans la lettre qu'il écrivit à un confrère le 7 juin lôSg (vide supra p. 121 et suiv.), Lalouère commenta et discuta les assertions contenues dans la Suite de l'Histoire de la Roulette. Nous indiquerons ci-dessous en note , aux endroits auxquels ils se rapportent, les commentaires du Père Jésuite. « Cette Suitte — dit-il en terminant — est toute contre moy, et elle me fit faire la response que je mis sur la fin de mon calcul im- primé sur le commencement de l'année aussi tost que les

��1. « Je ne sçay ■- écrit Garcavi à Huygens le 7 février 1669 {Œuvres de Huygens, T. II, p. 346), — s'il a du génie, mais il est si compliqué, si obscur et si embarrassé qu'on a de la peyne à s'en demesler. »

2. Lalouère prétendait que l'on avait tort de mettre les travaux de Dettonville si fort au dessus de ce qu'avait produit l'antiquité en fait de géométrie (Voir la Lettre de Carcavi à Dettonville, infra p. 332) : « Je suis tout à fait, dit Lalouère (De Cycloide, p. 24o), de l'avis du P. Grégoire de Saint- Vincent qui écrit: Sed hsec in gratiam anti- quitatis dicta sint, quam venerari omnes deberent: illius enim sseculi vi- rorum labores et ingeniorum parta hucusque non vidi à recentioribus adœ- qaata. « 

3. Paul ïannery explique ainsi les contradictions qui rendent étrange l'attitude de Lalouère : « Au fond Lalouère est sincère : il se vante parce qu'il croit avoir trouvé ; il n'ose pas publier parce qu'il se défie de lui-même » (Pascal et Lalouvere, p. 4).

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