SIXIÈME ÉCRIT DES CURÉS DE PARIS 51
judiciable à l'Estat, et mesme à la personne de nos Roys. Car quand ils en virent la Sorbonne émeue, ils pensèrent à empesclier qu'elle ne le censurast, en faisant en sorte qu'on luy mandast, que leur Censure n'estoit pas nécessaire, parce qu'il en devoit venir bientost une du Pape^ Et comme on en eut en effet envoyé une de Rome quelque temps après, portant qu'il y avoit dans ce livre plusieurs propositions fausses et séditieuses etc. avec ordre de le corriger, ce P. Becan faisant semblant d'obeïr à l'ordre qu'il avoit de retrancher cette multitude de propositions criminelles, ne fit autre chose que d'en oster un seul article, et le dédia au Pape en cet estât, comme l'ayant purgé de toutes ces erreurs selon son inten- tion : de sorte que ce livre, qui a maintenant un cours tout libre, contient ces propositions, outre plu- sieurs autres furieuses qu'il n'est pas temps de rap- porter maintenant. Que le Roy doit estre excommunié et déposé s'il l'a m,erité : que pour sçavoir s'il l'a mé- rité, il faut en juger par le prudent advis de gens de pieté et de doctrine; et qu'il doit estre excommunié et privé de ses Estais, s'il viole les privilèges accordez aux Religieux. Ainsi la Sorbonne s'estant soulevée contre ces maximes détestables, et contre les autres qui y sont encore, ils la joiierent insensiblement, pre-
��I. Martin Becanus, jésuite allemand (i56i-i62/i) fît paraître, en 1612, un ouvrage intitulé: Controoersia Anglicana de Potestate Re- gum et Pontijîcum. La Faculté de Théologie s'apprêtait à le condam- ner, quand le syndic Fillesac lut la copie d'un décret du pape Paul V, supprimant le livre (3 janvier 161 3) ; puis, sur l'ordre du chancelier et de la reine, il interdit toute délibération sur cette affaire.
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