Page:Œuvres de Blaise Pascal, VIII.djvu/70

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tion, et laissant le commencement qui la comprend toute entière : de sorte que malgré la première Fa- culté de Flandres et le Conseil Souverain du Roy d'Espagne, on voit encore aujourd'huy dans le livre de ce P. l'Amy cette doctrine horrible, Quun Reli- gieux peut défendre son véritable honneur, mesme par la mort de celuy qui le veut deshonnorer, etiam cum morte invasoris, s'il ne peut Vempescher autrement. Ce qui n'est que la mesme chose que la première proposition que nous avons rapportée, Qu'un Reli- gieux peut tuer celuy qui veut médire de luy, ou de sa Communauté, laquelle subsiste ainsi dans le premier membre, et y subsistera toujours. Car qui entrepren- droit pour cela une nouvelle guerre contre des gens si rebelles et si artificieux?

Voila comment ils échappent aux condamnations de leurs plus détestables maximes, par des soumis- sions feintes et imaginaires. Et c'est pourquoy, quand Nosseigneurs les Prélats de France leur ont voulu faire donner des déclarations sur des points importans, ils ont observé soigneusement de ne lais- ser point de lieu à leurs fuites et à leurs équivoques. Mais s'ils ont bien eu le pouvoir de leur en faire don- ner d'exactes, ils n'ont pas eu celuy de les empes- cher de les violer. Les exemples en seroient trop longs à rapporter. Tout le monde sçait leur procédé sur les livres d'Angleterre contre la Hiérarchie \ qu'ils

��I. Allusion aux livres des Pères Knott et Floyd, publiés en i63o, condamnés en i63i par l'archevêque de Paris et la Faculté de Théo- logie, puis par 8 1 évêques assemblés à Paris j ces livres furent ré-

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