FACTUM DES CURÉS DE NEVERS 75
d'aimer Dieu, qu'on peut tuer son prochain par la lumière naturelle de sa raison ; et qu'on le peut calomnier sans crime s'il médit de nous, il ne sera pas nécessaire que la parole de Dieu, qui doit juger le commun des Chresliens, se présente ; elle est trop disproportionnée à leurs égare- mens : mais que Mahomet et les Infidèles, ennemis de Jésus Christ et de la Croix, s'élèveront en jugement, et condamneront, par la seule raison humaine les sentimens que ces Autheurs nous ont voulu donner pour estre con- formes à la Religion Chrestienne, de laquelle ils sont Mes ministres. C'est ce qui rend leurs excès si dangereux. Car si ceux qui parlent de cette sorte, faisoient profession publique de libertinage, il y auroit peu à craindre qu'on prist créance en eux : mais que des gens qui font profes- sion de pieté et de science, publient de telles doctrines, c'est en cela qu'est le péril. Et c'est en efTect ce qui auroit pu corrompre une infinité de monde, si on n'eust pas veu en mesme temps des personnes bien plus authorisées et par leur réputation, et par leur dignité, les confondre et les condamner. Mais grâces à Dieu il ne reste plus aujourd'huy aucun prétexte de suivre leur lasche et per- nicieuse conduite, après qu'elle a esté publiquement de- criée et condamnée, et par les Prélats, et par les Docteurs, et par tous les Pasteurs ordinaires: Après que ceux de Roiien qui ont commencé glorieusement cette poursuite, ont esté admirablement soustenus par ceux de Paris, qui ont esté suivis incontinent de ceux de tant de Diocèses : Après que trois cens Curez du Diocèse de Beauvais ont signé la requeste où ils en demandent la condamnation : Après que Monseigneur l'Evesque d'Orléans en a depuis peu fait publier sa Censure dans toutes ses Parroisses :
I. B. les, manque.
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