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Page:Œuvres de Blaise Pascal, VIII.djvu/94

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78 ŒUVRES

son Eglise, qu'ils défendent lâchement la vérité de sa doctrine, il faut croire avec le Sage qu'il y a un temps de se taire, en dissimulant quelque temps des choses repre- hensibles, pour éviter de plus grands maux ; et un temps de parler, lors que faute de contredire les impies Profa- nateurs de la parole de Dieu, les peuples pourroient don- ner quelque croyance à leurs sentimens opposez aux plus saintes et plus importantes maximes du Christianisme. C'est pourquoy après que Nous avons jusqu'icy supporté avec douleur la licence insupportable de quelques nou- veaux Casuistes, qui remplissent l'Eglise des Livres pleins de pernicieuses maximes d'une Morale Pharisienne : Et entre les autres le plus méchant et le plus dangereux de tous ayant paru depuis quelques mois en ça dans nostre Dio- cèse, sans nom, permission, ou approbation quelconque, intitulé, Apologie pour les Casuistes contre les calomnies des Jansénistes, etc. et qu'on nommeroit mieux le Tes- tament nouveau de l'amour de la chair, puis qu'il est opposé à celui de Jesus-Ghrist, qui apprend aux Fidèles à vivre selon l'esprit ; Nous avons crû que Nous estions indispensablement obligez de procéder à sa juste condem- nation, et de le frapper des foudres que Dieu nous a mis en main pour la destruction de l'erreur. C'est un méchant Livre qui destruit la pluspart des préceptes du Decalo- gue ; introduit la profanation des Sacremens ; porte à l'irrévérence de nos plus sacrez Mystères ; il enseigne aux Valets à voler leurs Maistres, et aux enfans des hommes à souiller leurs mains violentes comme des Caïns dans le sang de leurs frères ; il présente aux libertins pour rom- pre les jeusnes commandez de l'Eglise des moyens les plus honteux et les plus brutaux ; il approuve la Simonie la plus manifeste, et dit qu'un bien temporel peut servir de motif pour en donner ou recevoir un spirituel, il per-

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