Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/116

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fragments. Ils sont transcrits avec soin dans le ms. f. fr. 12449 de la Bibliothèque Nationale, qui contient, outre la seconde copie des Pensées, des pièces originales, et en particulier la dénonciation du frère St Ange, signée de Pascal. En marge de cette copie des Écrits sur la Grâce sont reproduites, sous une forme figurée, les notes prises par Pascal ; le copiste a laissé en blanc les passages qu’il n’avait pu déchiffrer sur le texte primitif.

Déjà au xviie siècle, Guerrier dit, dans son premier recueil, n’avoir pu trouver les pièces autographes, exception faite pour le premier fragment de la Lettre ; il a transcrit ces écrits d’après le manuscrit 12449 ; sa copie est d’ailleurs excellente. Clémencet dans son Histoire littéraire manuscrite a de nouveau reproduit et analysé ces fragments ; il les attribue sans hésiter à Pascal.

Enfin nous savons par deux écrits de Nicole que Pascal s’était préoccupé de composer des traités sur ces matières si débattues.

Nicole.Traité de la Grâce générale, 1ère Part. Discours qui peut servir de Préface [écrit en 1691] p. 1. 3.

… Il y a près de 34. ans[1], qu’aiant eu quelque engagement de m’appliquer aux differens qui partagent les Théologiens


    « . Le juste ne devroit donc plus espérer en Dieu, car il ne doit pas espérer, mais s’efforcer d’obtenir ce qu’il demande ». ce Concluons donc que puisque l’homme est iniquité maintenant depuis le premier péché et que Dieu ne veut pas que ce soit par là qu’il ne s’éloigne pas de luy, ce n’est pas par un premier effet qu’il ne s’éloigne pas. « Donc ceux qui s’éloignent n’ont pas le premier sans lequel on ne s’éloigne pas de Dieu. « Et ceux qui ne s’éloignent pas ont ce premier effet. « Donc ceux qui estoient possédé quelque temps de la grâce par ce premier effet cessent de prier, manque de ce premier effet. « Ensuite Dieu quitte le premier en ce sens. »

  1. Goujet, dans sa Vie de Nicole, II, p. 163, donne la date de 1656, et indique que Nicole présenta un essai de son système dans le Dialogue qu’il inséra à la suite de la 18e Provinciale. Nicole s’en entretint aussi en 1660 avec l’abbé Girard.