Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/118

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d’essaïer de rendre toutes ces matières si plausibles et si populaires, que tout le monde y auroit entré sans peine…

[Nicole]. — Les Imaginaires ou lettres sur l’Hérésie Imaginaire par le Sr de Damvilliers. Liège. A. Beyers, 1657.

Avertissement sur les Hérésies imaginaires, p. 2. — La rencontre qui luy fit faire la Première fut tout à fait imprévue. Un de ses amis[1] ayant travaillé à un écrit pour détruire certains préjugez dont on abusoit le monde le pria de le revoir : il le jugea fort solide. Mais il trouva qu’on n’y avoit point traitté le principal de ces préjugez, qui est qu’on s’estoit accoutumé à regarder cette querelle du formulaire, comme estant fort importante à la religion et à l’Estat, au lieu que c’estoit une pure bagatelle dans le fond qui n’avoit esté relevée et rendue célèbre que par l’addresse de quelques personnes d’esprit qui en ont fait une affaire de politique ; et par l’ignorance d’une infinité d’autres qui ne connoissant rien dans ces matières ont cru bonnement qu’il faloit qu’une chose dont on faisoit tant de bruit fust bien dangereuse. Il luy vint donc diverses pensées sur ce sujet qu’il écrivit dans le dessein de les joindre à la pièce de son amy.
Mais les ayant communiquées à une personne fort judicieuse[2], il jugea que l’union de ces écrits ne seroit pas agréable à cause de la diversité du stile et de la matière…


Nous ne possédons aucune indication précise sur la date à laquelle tous ces écrits ont pu être composés. Les confidences de Nicole semblent montrer qu’ils ne peuvent être antérieurs à 1656 ou 1667, et des rapprochements avec certains passages du Cinquième Écrit des Curés de Paris nous feraient penser à l’année 1658 ; les livres auxquels Pascal fait allusion ont été publiés en 1641, 1648 et 1649. De tout cela on ne peut tirer aucune conclusion objective ; d’autant plus que nous ne savons pas si ces divers fragments sont de la même époque.

  1. Pascal, d’après une note de Goujet.
  2. Arnauld, selon Goujet.