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IV

LETTRES SUR L EDITION DE 167O

LETTRE DE M. PAVILLON, ÉVÊQUE D’ALET À M. PÉRIER*

Monsieur, quoique la vérité m’oblige de reconnaître que je ne suis pas tel que vous avez la bonté de me croire, et toute votre chère famille aussi, je vous avoue néanmoins que j’ai reçu une très grande consolation des témoignages d’affection que vous me donnez dans votre lettre, et si cette affection vous a porté à quelque excès à mon égard, je ne puis pas dou ter pourtant qu’elle ne soit très sincère : ce qui m’en fait espérer un grand secours, pour obtenir de Dieu les grâces qui me sont nécessaires dans l’état où il m’a mis. Je vous prie d’être persuadé, Monsieur, qu’il y a longtemps que Dieu m’a donné beaucoup d’estime pour votre vertu, aussi bien que pour celle de Madame votre femme, et beaucoup d’affec tion pour tous vos enfants ; étant bien difficile de n’en point avoir pour une maison, à qui Dieu a donné de si grandes marques de son amour. Je l’ai remercié, Monsieur, de tous ses bienfaits ; et soyez, s’il vous plaît, persuadé que je conti nuerai de le faire du meilleur de mon cœur. J’accepte volon tiers le présent que votre chère famille a la bonté de m’en voyer ; et comme il fera une continuelle marque de son amitié que j’estime beaucoup, je la prie aussi de tout mon cœur de considérer l’acceptation que j’en fais comme une preuve de ma reconnaissance que je ne cesserai jamais de continuer dans mes faibles prières et dans mes sacrifices. Je lis et relis


1. Cette lettre est de la fin de 1G69, d’après le Recueil d’Utrecht ( r. 36 !).