Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/34

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rence, forme le premier chapitre de l’ouvrage, comme elle devait faire la préface de l’Apologie ; puis sont exposées les marques de la religion, les pensées sur les rapports de la foi et de la raison, qui préparent et enveloppent l’argument du pari ; à ces preuves intrinsèques s’ajoutent immédiatement les preuves historiques : les Juifs, Jésus-Christ, Mahomet. C’est seulement après avoir médité ces pensées toutes pieuses, toutes pénétrées de la pure doctrine catholique, que le lecteur est invité à des méditations qui se rapprochent de la philosophie. Tout ce qui a trait à la connaissance générale de l’homme, à sa grandeur et à sa misère, est présenté comme le complément de la doctrine religieuse, et non comme une introduction. Pascal moraliste ne précède pas Pascal chrétien ; il s’y appuie au contraire pour tirer de là son autorité. Les Pensées sur la Religion doivent constituer la plus importante et surtout la première partie de l’ouvrage ; les Pensées sur l’Homme suivent, puis les Pensées sur les miracles qui forment comme une espèce particulière de pensées détachées. Enfin le volume est terminé par plusieurs chapitres de fragments sans lien : Pensées chrétiennes, Pensées morales, Pensées diverses, au milieu des quelles s’entremêlent des écrits plus intimes : extraits des lettres à Mlle de Roannez, de la lettre de 1651 sur la mort de son père, la prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies.

Le choix et l’arrangement des fragments, aussi bien que le remaniement du texte, tout concourt à donner une impression remarquablement nette et remarquablement pure. De fragments écrits au moment où Pascal était le plus ardent, où son âme était le plus remplie et de l’enthousiasme du miracle et du scandale de l’Église, Port-Royal a fait un livre qui respire l’apaisement et presque