Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/36

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pas ; il fut repris, partiellement, par le P. Desmolets, bibliothécaire de l’Oratoire, qui insère en 1728, dans la seconde partie du tome V de la continuation des mémoires de Littérature et d’Histoire, l’Entretien avec M. de Saci, et une « suite des Pensées de M. Pascal, extraites du manuscrit de M. l’abbé Périer, son neveu ».

Ces œuvres posthumes comprenaient le traité de l’Art de persuader, les réflexions sur l’Amour-propre et ses effets, enfin une série de Pensées diverses, qui étaient publiées sans aucune espèce d’ordre, sans grand respect du texte ; Desmolets choisit à l’intérieur d’un fragment, au hasard de sa curiosité ; il résume et il affaiblit, avec un souci visible de la clarté, ajoutant des titres en marge quand cela lui paraît nécessaire, comme pour mieux marquer la discontinuité même de sa publication.

Tandis que le P. Desmolets est un curieux et un érudit, heureux de donner place dans son recueil aux inédits d’un grand écrivain, Colbert, évêque de Montpellier, est un polémiste, qui appelle à son secours le janséniste militant. Dans une troisième lettre à M. de Soissons à l’occasion du miracle opéré à Paris dans la paroisse de Sainte-Marguerite (du 5 février 1727) il écrit : « Je consens de passer pour un homme ridicule, pourvu que ce ne soit qu’après M. Pascal, et en raisonnant selon ses principes. Ce grand auteur fait mon apologie. Je n’ai pas

    prendre dans ce recueil que les pensées qui ont quelque chose de nouveau, et qui sont assez parfaites pour faire concevoir au lecteur du moins une partie de ce qu’elles renferment. C’est pourquoi je laisserai celles qui n’ont rien de nouveau, soit pour le sujet, soit dans le tour et dans la manière, et celles qui sont trop informes, en sorte qu’elles ne peuvent présenter assez parfaitement leur sens. Je me recommande à vos saints sacrifices et à votre souvenir. » « À Saint-Denis, ce 22 juin 1711. »