Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/421

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[L’un dit que 1 le souverain bien est en la vertu, l’autre le met en la volupté ; l’un [en la] science de la nature, l’autre en la vérité 2 : Félix qui potuit rerum cognoscere causas 3, l’autre en l’ignorance totale, l’autre en l’indolence 4, d’autres à résister aux appa rences, l’autre à n’admirer rien, nihil mirari prope res una quse possit facere et servare beatum, et les vrais pyrrhoniens en leur ataraxie, doute et suspen sion perpétuelle 5 ; et d’autres, plus sages, pensent trouver un peu mieux. Nous voilà bien payés.

[Transposer après les lois, au titre suivant 6.

[Si faut-il voir si cette belle philosophie 7 n’a rien acquis de certain par un travail si long et si tendu,


1. [L’homme.]

2. [Et en la connaissance des choses] l’autre en l’indolence. — Mont. Apol. : « Les uns disent notre bien estre logé en la vertu ; d’autres, en la volupté ; d’autres, au consentir à la nature ; qui en la science, qui à n’avoir point de douleur, qui à ne se laisser emporter aux apparences ; et à cette fantasie semble retirer cett’aultre de l’ancien Pythagoras :

Nil admirari, prope res est una, Numici, Solaque, quae possit facere et servare beatum, qui est la fin de la secte pyrrhonienne. » (Cf. Charron, Sagesse II,

"> 7-)

3. Georg. II, 490, cité par Montaigne (III, 10). — De Vautre à rien, surcharge.

4« Voilà pourquoy la secte de philosophie, qui a le plus faict valoir la volupté, encores l’a elle rengee à la seule indolence » (Apol).

5. Et a" autres à un peu mieux, surcharge.

6. En marge. — Le développement sur les lois se trouve d’ailleurs à la page 69, sur la même feuille du manuscrit (fr. 2g4). Les indi cations de ce genre, qu’on trouve dans le manuscrit de Pascal, suffi sent pour démontrer que Pascal était loin d’avoir arrêté d’une façon définitive l’ordre de l’Apologie, et combien il serait téméraire d’en prétendre donner une reconstitution.

7. Belle sagesse, dit Montaigne (Apologie).