Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/52

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protestant et qu’elle a été l’occasion d’une discussion fort intéressante sur la valeur de l’apologétique pascalienne au point de vue du protestantisme contemporain, elle a été souvent appelée l’édition protestante.

On la distingue ainsi des diverses éditions catholiques, lesquelles sont à notre connaissance celle de l’abbé Rocher (Tours, chez Marne, 1873), de J.-B. Jeannin (Paris, 1883), de l’abbé Vialard (Paris, chez Poussielgue, i885),. du chanoine Jules Didiot (Paris, chez Desclée et de Brouwer, Société de Saint-Augustin, 1896), de l’abbé Guthlin (Paris, chez Lethielleux, 1896), de l’abbé Margival (Paris, chez Poussielgue, 1897, 2e édit., 1899). Quelque différentes que soient les personnalités de ces éditeurs, ils marquent tous au cours de leur travail une même préoccupation dominante : définir les rap ports de Pascal avec le jansénisme. Y a-t-il des fragments entachés de jansénisme ? Alors il faut les supprimer comme fait M. Jeannin : « Quelques pensées sentaient plus ou moins le jansénisme ; nous avons dû les éliminer d’une édition classique » [1]. Ou bien, comme fait M. Vialard, il faut en exorciser le venin par le charme d’une affirmation dogmatique. Pascal écrit : « Il y avait deux : partis au temps de Calvin… il y a maintenant les jésuites. » M. Vialard ajoute en note : « Il y avait deux partis au temps de Calvin : celui des huguenots dont Port-Royal a recueilli l’héritage, et celui des catholiques, représenté par quelque membre de la Compagnie de Jésus, partout où il y avait à réfuter, à combattre et à mourir. Au temps de Pascal, il y a encore deux partis : ceux qui sont catholiques et ceux qui ne le sont pas ; les jésuites appartiennent au premier parti et ils en sont les meilleurs soldats ; les

  1. P. 39.