Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/69

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de l’Apologie, il sera plus difficile encore d’en restituer le plan. Les indications de Pascal nous donnent des lignes générales : une première partie traite de l’homme et de sa corruption, elle est sur Adam et sur la nature ; une seconde traite de Dieu et de la religion, elle est sur Jésus-Christ et sur la rédemption. Mais comment ces parties se divisent-elles ? nous avons des titres généraux ; mais nous ignorons l’ordre des chapitres, qui serait l’essentiel. Pascal énumère dans un fragment les preuves de la religion ; mais il paraît bien qu’il ne s’y propose que de les compter ; aucun rapport logique ne semble avoir décidé de leur rang[1]. Ailleurs il mentionne un dialogue avec l’athée, ou une lettre de l’injustice ; mais il ne nous dit pas quelle en est la place. Par contre nous le voyons hésiter sur le plan du développement qu’il vient d’écrire, transporter au chapitre des fondements ce qu’il avait écrit dans le chapitre des figuratifs (fr. 670), ou bien encore transposer après les lois au titre suivant (fr. 73) une lettre de la folie de la science humaine et de la philosophie (74), confirmant enfin le mot, écrit ou prononcé par lui, que Port-Royal nous a transmis dans l’édition de 1678 : « La dernière chose qu’on trouve en faisant un ouvrage est de savoir celle qu’il faut mettre la première. »

Dans ces conditions on peut estimer la portée exacte du plan que nous a transmis Filleau de la Chaise dans son Discours sur les Pensées de M. Pascal. Cet exposé, que nous reproduisons dans les Pièces justificatives, est, malgré la paraphrase perpétuelle et fatigante qui est la méthode de l’auteur, un document capital pour l’intelligence des Pensées ; mais il nous semble qu’il n’a pas une autorité suffisante pour nous en permettre la restauration.

  1. Fr. 290 ; cf. fr. 289.