Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/75

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il avait aussi jeté quelques points de repère qui nous renseignent sur le but du chapitre et sur la liaison des fragments qui le composent.

Les renseignements sont surtout précis et concordants pour cette partie considérable des Pensées qui est en quelque sorte la partie technique : des chapitres s’y dessinent d’eux-mêmes, relatifs aux Figuratifs, aux Prophéties, aux Miracles. Ainsi Pascal a écrit : « Preuve des deux Testaments à la fois. — Pour prouver tout d’un coup les deux, il ne faut que voir si les prophéties de l’un sont accomplies en l’autre. Pour examiner les prophéties, il faut les entendre ; car, si on croit qu’elles n’ont qu’un sens, il est sûr que le Messie ne sera point venu ; mais si elles ont deux sens, il est sûr qu’il sera venu en Jésus-Christ. Toute la question est donc de savoir si elles ont deux sens (fr. 642). » Donc il faut partir de l’Ancien Testament. De la multiplicité des religions qui s’offrent à l’examen du penseur — religions de la Chine, de la Grèce ou de l’Arabie — le judaïsme se détache, comme seul capable de servir de fondement à la religion vraie, de démontrer la perpétuité de l’Église : « Voir ce qu’il y a de clair dans tout l’état des Juifs, et d’incontestable » (fr. 602), afin d’établir que la religion a toujours été, que c’est aux livres des Juifs que doit s’attacher celui qui cherche Dieu. Il y a donc lieu de fournir trois démonstrations pour rétablir l’unité entre le livre des Juifs et le livre des Chrétiens : 1° l’Ancien Testament a un sens littéral et un sens figuré ; 2° l’Ancien Testament annonçait un Messie spirituel ; 3° Jésus-Christ a été ce Messie.

La démonstration du premier point forme le chapitre des Figuratifs auquel Pascal a fait allusion, et dont il s’est tracé le plan de la manière suivante : « Pour montrer que l’Ancien Testament n’est que figuratif, et que les prophètes