— Précisément. Il t’accepte sans restriction ; il est charmé de ton esprit ; il te croit très propre, par ton allure et ta faconde, à le seconder dans son industrie.
— Diable ! faisait Benjamin en se grattant la tête, c’est que je ne me soucie pas de consulter les urines.
— Eh ! grand niais ! une fois que tu seras le gendre du père Minxit, tu l’enverras promener avec ses fioles, et tu amèneras ta femme à Clamecy.
— Oui, mais c’est que mademoiselle Minxit est rousse.
— Elle n’est que blonde, Benjamin, je t’en donne ma parole d’honneur.
— On dirait, tant elle est piolée, qu’on lui a jeté une poignée de son par la figure.
— Je l’ai vue ce soir, je t’assure que ce n’est presque rien.
— Avec cela, elle a cinq pieds trois pouces ; je crains véritablement de gâter la race humaine : nous ferons des enfans qui seront grands comme des perches.
— Tout ce que tu dis là, ce sont de mauvaises plaisanteries, faisait ma grand’mère ; j’ai rencontré hier ton marchand de draps, il veut absolument être payé, et tu sais bien que ton perruquier ne veut plus l’accommoder.
— Ainsi vous voulez, ma chère sœur, que j’épouse mademoiselle Minxit ; mais vous ne savez pas, vous, ce que cela veut dire, Minxit.
Et toi Machecourt, le sais-tu ?
— Sans doute, je le sais ; cela veut dire le père Minxit.
— As-tu lu Horace, Machecourt ?
— Non, Benjamin.
— Eh bien ! Horace a dit : Num minxit patrios cineres. C’est