Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/200

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En seconde ligne venait l’infanterie représentée par cinq ou six valets de ferme portant leur pioche sur l’épaule, et quatre couvreurs de l’endroit munis chacun de leur échelle.

La calèche figurait les bagages ; elle était chargée de fascines pour combler les fossés du château, que le temps avait comblé lui-même en plusieurs endroits. Mais M. Minxit tenait à faire régulièrement les choses ; il avait eu en outre la précaution de mettre dans une des poches de la voiture sa trousse et un gros flacon de rhum.

Le belliqueux docteur, surmonté d’un chapeau à plumes et une épée nue à la main, caracolait autour de sa troupe et hâtait d’une voix tonnante les préparatifs du départ.

C’est l’usage qu’avant d’entrer en campagne une armée soit haranguée. M. Minxit n’était pas homme à manquer à cette formalité. Or, voici ce qu’il dit à ses soldats :

— Soldats, je ne vous dirai point que l’Europe a les yeux fixés