Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/209

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des cicatrices à montrer au bailli. Et en effet, il frappa plus fort, le féroce roturier qu’il était.

— Sois tranquille, Minxit, dit Fata en s’éloignant, tu auras affaire à M. de Cambyse ; il ne souffrira pas qu’on me maltraite parce que je le salue.

— Tu diras à Cambyse, fit M. Minxit, que je me moque de lui, que j’ai plus d’hommes que lui, que ma maison est plus solide que son château, et que s’il veut venir demain sur le plateau de Fertiant avec ses gens, je suis son homme.

Disons de suite, pour en finir avec cette affaire, que Fata fit citer M. Minxit par-devant le bailli pour répondre des violences commises sur sa personne ; mais qu’il ne put trouver aucun témoin qui déposât du fait, bien que la chose se fût passée en présence d’une centaine d’individus.

Lorsque mon oncle fut arrivé à Clamecy, sa sœur lui remit une lettre timbrée de Paris, de la teneur suivante :

« Monsieur Rathery,

» Je sais de bonne part que vous voulez épouser Mlle Minxit ; je vous le défends expressément.

» VICOMTE DE PONT-CASSÉ ».

Mon oncle envoya Gaspard lui quérir une feuille de papier grand raisin ; il prit l’encrier de Machecourt et répondit de suite à cette missive :

« Monsieur le Vicomte,

» Vous pouvez aller…

» Agréez l’assurance des sentiments respectueux avec lesquels j’ai l’honneur d’être

» Votre humble et dévoué serviteur,

» B. RATHERY ».