Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/23

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Après six années de dégoût et d’ennui passées au service militaire, années funestes où il contracta sans doute le germe du mal qui devait le tuer, Tillier rentre dans ses foyers au mois de novembre 1828, s’établit maître d’école et se marie. Il est bientôt nommé instituteur de l’école communale. C’est alors qu’il commence à se faire connaître comme écrivain ; il collabore activement à un petit journal d’opposition qui, en 1831, paraissait a Clamecy et se nommait l’Indépendant. Non content de former les enfants, Tillier veut réformer les hommes ; il veut être l’instituteur des vieux comme des jeunes. Mais les gens qui prétendent n’avoir pas besoin de leçons et n’aiment pas ceux qui les donnent, vont se venger de l’écrivain sur le maître d’école. Ils proposent à la commune un second instituteur qui partagera la besogne et les appointements du premier. Claude Tillier se défend avec ses terribles armes, armes dures et pointues, comme il le dit lui-même ; il adresse au conseil municipal une remontrance en forme de mémoire dans laquelle il fait plaisamment ressortir l’absurdité de la proposition, comparant l’union impossible de deux instituteurs à un attelage composé d’un cheval et d’un âne. Bref, il donne la démission du cheval, laisse la place d’instituteur communal a l’autre et rouvre une école privée. Mais la police correctionnelle, prenant lé parti de l’âne, survient pour finir, et comme tout