Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/299

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XVIII

Ce que dit mon oncle en lui-même sur le duel.

« Monsieur de Pont-Cassé veut m’estropier, il l’a promis à Mlle Minxit, et un preux des mousquetaires n’est pas homme à manquer à sa parole.

» Voyons un peu : que vais-je faire dans cette circonstance ? Dois-je me laisser estropier par M. de Pont-Cassé avec la docilité d’un caniche qu’explore le scalpel, ou déclinerai-je l’honneur qu’il daigne me faire ? Il entre dans les intérêts de M. de Pont-Cassé que j’aille sur des béquilles, soit ; mais je ne vois pas bien, moi, pourquoi je lui ferais ce plaisir. Je tiens très peu à Mlle Minxit, bien qu’elle soit parée d’une dot de cent mille francs ; mais je tiens beaucoup à la régularité de ma personne, et je suis, j’ose m’en flatter, assez joli garçon pour qu’on ne trouve pas cette prétention ridicule. Il faut, dites-vous, qu’un homme provoqué en duel se batte ; mais, s’il vous plaît, où cela se trouve-t-il ? est-ce dans les Pandectes, dans les capitulaires de Charlemagne, dans