Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/317

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— Je n’en ai pas le droit, répliqua le drôle, ma mère a défendu qu’on montât dessus.

— Veux-tu bien m’apporter ce fauteuil, maudit porte-croix !

— Ôtez vos souliers, et je vous l’apporterai !

— Et comment veux-tu que j’ôte mes souliers ? mes pieds sont au rez-de-chaussée et mes mains au premier étage.

— Eh bien ! donnez-moi une pièce de vingt-quatre sous pour me payer de ma peine !

— Je t’en donnerai une de trente, mon bon Gaspard, mets de suite le fauteuil, je t’en prie ; mes bras ne tiennent plus à mes épaules.

— Crédit est mort, fit Gaspard, donnez-moi les trente sous de suite, sinon point de fauteuil.

Heureusement que Machecourt arrivait en ce moment : il donna de son pied au derrière de Gaspard et mit fin à la suspension de son beau-frère. Benjamin alla achever sa leçon d’escrime chez Page, et il ferrailla si bien qu’au bout de deux heures il était aussi habile que son maître.