Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

une année, ils recevaient seulement la moitié de ce que vous gagnez en huit jours, à déjeuner, à dîner et « fournir des courses triomphales.

« Direz-vous que c’est votre capacité qu’on rétribue si magnifiquement ? Où avez-vous pris qu’il faille plus de capacité pour être évêque que pour être maître d’école ; un bon instituteur doit tout savoir, même un peu de théologie ; mais un évêque, la théologie exceptée, que faut-il qu’il sache ? De bonne foi, croyez-vous qu’il ne soit pas plus difficile de faire un bon arithméticien ou un bon grammairien que de faire des saintes huiles ! Je parie que M. Dupin aîné ferait bien dix évêques, mais je le défie de faire un maître d’école. Prétendez-vous que c’est à l’utilité de vos fonctions qu’on proportionne le chiffre de vos appointements ? Eh bien ! détrompez-vous une seconde fois, de ce côté-là nous avons encore sur vous l’avantage. Le diocèse a été quatre mois sans évêque, personne ne s’en est aperçu. Les cloches sonnaient, la grand’messe se disait, les femmes allaient à confesse comme si de rien n’eût été ; il y avait en ville un prêtre de moins, et depuis que vous êtes arrivé, il y a un prêtre de plus, voilà tout. Mais si le diocèse restait quatre mois sans instituteurs, croyez-vous que ce serait la même chose ? L’année prochaine, donc, ne nous accusez plus d’enseigner pour gagner de l’argent, car vous voyez que nous avons de quoi vous répondre. »

Continuons, car toute sa vie est là dans ses écrits. L’arbre est connu par ses fruits, dit le Christ, et les fruits d’un auteur sont ses idées, ses actes, sont ses œuvres. Nous saurons encore là combien il aimait et souhaitait la gloire, cette maîtresse des artistes ; nous le saurons aussi bien que d’avoir