Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ÉPIGRAMME
Sur ce que Ménage avoit dit qu’il ne se miroit jamais sans
convulsion, parceque depuis quarante ans il étoit prodigieusement
changé, quoiqu’il fût encore blanc sous le linge.

L’amoureux et docte Ménage,
Ce galant écolier juré,
Si l’on en croit à son langage,
Depuis vingt ans ne s’est miré,
Ne pouvant plus voir son visage
Si hâve et si défiguré.
Quand il eut pourtant fait l’image
De l’Archipédant renommé1,
Giraud nous rendit témoignage
Qu’il se mira dans son ouvrage
Comme en son portrait animé ;
Sans voir qu’il n’étoit guère sage
De s’être en ce fou personnage
Lui-même si bien exprimé.


1. Pierre de Montmaur, sur lequel Ménage a fait une pièce satirique intitulée : Métamorphose de Montmaur en perroquet.