Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/175

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Aussi, pour suivre cette mode,
Jamais auteur n’eut tour de lit ;
Et, qui plus est, jamais ne mit
Dans le froid le plus incommode
Qu’un laurier pour bonnet de nuit.

Surtout j’admire, entre les dieux,
Que ceux d’eau, même des rivières,
De qui les lits sont en des lieux
Où les rideaux viendroient des mieux,
N’en ayent pourtant jamais guères.

Car, hormis les petits ruisseaux,
Qui couvrent leurs lits d’arbrisseaux,
Les grands fleuves, comme la Loire,
Le Rhin et la Seine, font gloire
De n’avoir point de tels rideaux.

Et pour le Nil, un chacun sait
Qu’il n’a pas même de chevet.
Au moins jusqu’ici, quelque enquête
Qu’on ait su faire de sa tête,
On ne sait où ce dieu la met.