Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/196

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Le devoit un jour dans l’histoire
Faire placer avec honneur,
Confondu, cède la victoire

À maître abbé le Babilleur2.

Ce n’est pas la seule nouvelle
Dont on parle à la Cour. Je croi
Que j’en vais conter une telle,
Que de cent lustres, selon moi,
Il n’en paroîtra de plus belle.

C’est Riflandouille, messeigneurs,
Qui, depuis sa plus tendre enfance,
Par la noblesse de ses mœurs
Avoit emporté la balance
Sur les plus insignes buveurs ;

C’est lui, dis-je, qui pour Cythère
Déclare la guerre à Bacchus,
S’arrache à son cher Batillus,
Et veut qu’au lieu de vin et bière,
La fleur d’orange dans son verre
Empêche qu’on ne doute plus
De ses feux et de sa misère.

Enfin tout soupire en ces lieux,
Moi-même, mais c’est de l’absence
Qui pour plus de trois mois, je pense,
M’oblige à faire mes adieux


2. Apparemment l’abbé de Chaulieu, qui doit être ici le même que dom Gargouillau. (S.-Marc.)