Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/244

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Filles de la reconnoissance
Et du roi du tonnant manoir,
Qui de cette haute naissance
N’avez eu pour toute chevance
Que parler en votre pouvoir,
Qu’en faites-vous, quand pour la France
Tout parle et passe notre espoir ?
Quel ingrat, quel honteux silence !
Quoi ! ces auteurs par excellence
Doivent-ils mettre à nonchaloir
Cette mémorable occurrence,
Et peuvent-ils en conscience
Vous dire bonjour et bonsoir
Sans implorer votre assistance ?
Dites, Muses, en confidence,
Est-ce qu’entre gens de savoir
Rien qu’à se louer on ne pense ?
Quant à moi, que ma négligence,
Tout comme un auteur d’importance,
Porte assez à ne rien valoir,
De grâce, force remontrance,
Et faites-moi bien concevoir
Que toujours quelque extravagance

M’arrache à mon juste devoir.

Vous savez trop bien que je dois
Le peu que j’ai d’art et de voix
À ce grand frère qui seconde
Si dignement les fiers exploits
D’un roi qui sur la terre et l’onde
Vient d’étendre le nom françois
Si loin, que pour eux tout le monde