Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/36

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dance en dehors de la famille alloient au cabaret comme on va aujourd’hui au café, toutefois avec cette conformité entre les deux époques, qu’un homme qui délaissoit la bonne compagnie pour passer sa vie au cabaret encouroit la même déconsidération qui frapperoit, de notre temps, ce qu’on appelle un coureur de cafés.

Chapelle, il faut bien le dire, hantoit le cabaret un peu plus que n’auroit dû le faire un homme adopté par la bonne société. Ses amis de toutes les classes, qui ne voyoient pas sans douleur tant de belles qualités obscurcies par un aussi grand défaut, ne cessoient de l’engager, sur tous les tons, à prendre des habitudes plus en rapport avec le monde dans lequel il étoit admis. Ce tolle universel ne laissoit pas que de lui causer de l’embarras. Un jour, après quelque incartade publique, suite d’un excès de ce genre, il fut rencontré dans la rue par Despréaux, et lui parut assez confus de ses derniers torts pour lui donner l’espoir d’obtenir plus de succès d’une nouvelle tentative qu’il n’en avoit obtenu jusque alors. Despréaux attaque donc la question, de la manière à la fois la plus vive et la plus amicale, et n’oublie rien de ce qui pouvoit agir sur une intelligence aussi distinguée. Chapelle est vraiment ébranlé ou semble l’être : Vous avez rai-