Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/38

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celles que j’ai lues sur Chapelle, m’a toujours semblé le mieux peindre la nature de ses rapports avec les grands maîtres du XVIIe siècle, lesquels, comme on sait, le consultoient tous, fois ou autre, sur des ouvrages si divers. C’est la seconde dans les Mémoires et Anecdotes de Segrais. Saint-Marc s’est contenté de l’analyser ; mais elle n’a tout son caractère de vérité que dans Segrais lui-même, et je crois devoir le citer ici textuellement :

« J’étois, dit Segrais, logé proprement et commodément au Luxembourg, et j’y fis un jour un régal à Despréaux, à Puymorin, son frère, à Chapelle et à M. d’Elbéne, à qui je tâchois de faire tout le bien que je pouvois dans le mauvais état de ses affaires. La fête étoit faite pour lire un chant du Lutrin de Despréaux, qui le lut après qu’on eut bien mangé. Quand il vint aux vers où il est parlé des cloches de la Sainte-Chapelle (ce sont ceux-ci :

Les cloches dans les airs de leurs voix argentines
Appeloient à grand bruit les chantres à matines),

Chapelle, qui se prenoit aisément de vin, lui dit : Je ne te passerai pas argentines, argentine n’est pas un mot françois. Despréaux continuant de lire sans lui répondre, il reprit : Je te dis que je ne te passerai pas ar-