Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/6

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teurs en leur propre et privé nom. J’ajouterai, de plus, que l’inconvénient dont je parle est un peu moins sensible dans les pièces de théâtre qu’ailleurs, les personnages du drame devant seuls préoccuper le spectateur et absorber l’auteur lui-même. Cependant, rentré dans mon cabinet, lorsque je m’arrête à un trait de mœurs bien senti, j’aime assez à savoir s’il est de Brueys ou de Palaprat ; si je suis frappé de la verve entraînante d’un brillant morceau de poésie, je serois bien aise qu’il fût signé du seul nom de Méry ou de Barthélemy. Enfin, j’ai toujours désiré me voir fixer, une fois pour toutes, sur la question de savoir si le délicieux madrigal :

Sous ce berceau qu’amour exprès
Fit pour toucher quelque inhumaine,

est décidément l’ouvrage de Chapelle ou bien celui de Bachaumont.

Après cette sorte de profession de foi contre les associations littéraires, je suis obligé de convenir (et, en ma qualité d’éditeur, cela me coûtera peu) que l’association de Chapelle et de Bachaumont est une de celles qui devoient le plus naturellement se former. En effet, la relation d’un voyage de peu de durée, ou plutôt d’une partie de plaisir faite en courant, est une véritable pièce à tiroir, dans laquelle les scènes se