Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/66

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Plus qu’une offrande ou qu’un autel ;
Et tout à l’heure, je le jure,
Vous en serez, foi d’immortel,

Récompensés avec usure.

Dans ce petit vallon champêtre
Soyez donc les très bien venus.
Chacun de vous y sera maître.
Et, puisque vous voulez connoître
Les causes du flux et reflux,
Je vous instruirai là dessus,
Et vous ferai bientôt paroître
Que les raisonnements cornus
De tout temps sont les attributs.
De la faiblesse de votre être ;

Car tous les dits et les redits
De ces vieux rêveurs que jadis
On crut avoir tant de lumières
Ne sont que contes d’Amadis.
Même dans vos sectes dernières
Les Descartes, les Gassendis,
Quoiqu’en différentes manières,
Et plus heureux et plus hardis
À fouiller les causes premières,
N’ont jamais traité ces matières
Que comme de vrais étourdis.

Moi, qui sais le fin de ceci
Comme étant chose qui m’importe,
Pour vous mon amour est si, forte
Qu’après en avoir éclairci
Votre esprit de si bonne sorte
Qu’il n’en soit jamais en souci,