Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/9

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pour arriver à la perfection dans un ouvrage quelconque (et, en vérité, Saint-Marc s’en est approché d’assez près), le porte à frapper son . œuvre d’une défaveur peut-être sans remède, en disant au public, à cet exigeant public : « Mon Dieu ! je pouvois faire bien mieux que cela ; les moyens en existoient, mais je les ai découverts trop tard ; vous, mes successeurs, voilà où vous trouverez ce qui suffira pour me dépasser de beaucoup : ne manquez pas d’y recourir. » C’est ainsi qu’on traitoit autrefois (quand on avoit la loyauté de Saint-Marc) l’auteur qu’on avoit adopté. Assurément, tel éditeur qui voit tous les jours élever jusqu’aux nues sa savante exactitude rira bien d’une bonne foi aussi candide, et non probablement sans garder un sourire à ma candide admiration.

Quoi qu’il en soit, il étoit permis de penser qu’à partir de l’édition de Saint-Marc, ceux qui le suivroient dans cette route tiendroient quelque compte de son acte de contrition, profiteroient d’un avis si désintéressé. Cependant qu’est-il advenu ? Depuis 1755, l’on a réimprimé à l’infini le Voyage de Chapelle, et, dans toutes les éditions qui m’ont passé sous les yeux, je n’ai retrouvé que le texte de La Monnoye, suivi, en général, par Saint-Marc, ou celui de Saint-Marc lui-même. En 1825, un des litté-