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Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/155

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Je suis à peine échappé d’un naufrage
Que je cherche à courir à de nouveaux dangers,
À peine encor sorti de l’esclavage
Dont l’infidelle Iris avec d’indignes fers
Avoit asservi mon courage :
C’est trop voyager sur ces mers ;
La raison m’en défend l’usage.
Sans cesse je l’entends me crier, tu te perds.
C’est par toi, cher Abbé, par ta voix secourable
Qu’elle vient éclairer mes esprits égarés.
Ah ! fuyons désormais ces volages Beautés ;
Et dans un doux loisir, dans un repos durable,
Cherchons d’autres félicités.
Heureux d’aimer tous deux le plaisir de la table !
Où mêlant à ton gré l’utile au délectable,
Tu rends de tes propos tes amis enchantés :
Là, dès ce soir, de ta douce morale,
Philosophe voluptueux,