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Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/30

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Les affreux cris du chien de l’Empire des Morts ;
Et les noires vapeurs, et les brûlans transports
Alloient de ma raison offusquer la lumière ;
C’est[1] lors que j’ai senti mon ame tout entière
Se ramenant en soi, faire un dernier effort
Pour braver les erreurs que l’on joint à la mort :
Ma Raison m’a montré (tant qu’elle a pu paroître)
Que rien n’est en effet de ce qui ne peut être ;
Que ces fantômes vains sont enfants de la peur,
Qu’une foible nourrice imprime en notre cœur,
Lorsque de loups-garoux, qu’elle-même elle pense,
De Démons et d’Enfer elle endort notre enfance.

Dans ce pénible état mon esprit abattu
Tâchoit de rappeler sa force et sa vertu ;

    dates de cette Pièce & de la suivante auxquelles il donne le nom d’Odes, d’après une assez mauvaise raison qu’il tire du manuscrit de M, le Prince d’Auvergne, sur lequel il a fait son édition de Chaulieu. Quoique nous soyons convaincus que ce manuscrit n’est ni aussi complet, ni aussi exact que ceux dont nous nous servons ; cependant nous mettrons scrupuleusement au bas des pages les différences qui se trouvent entre la leçon de ce manuscrit & la nôtre.


  1. Quand j’ai senti mon ame toute entière
    Se ramener en soi, faire un dernier effort,
    Pour brayer les horreurs que l’on sent à la mort