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Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/49

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De la mousse et des fleurs en font les ornemens ;
Mais sur ces bords heureux, loin des soins et des peines,
Amarylle et Daphnis de leur sort sont contens.

Ma retraite aux neuf Sœurs est toujours consacrée ;
Elles m’y font encore entrevoir quelquefois
Vénus dansant au frais, des Graces entourée,
Les Faunes, les Sylvains, et les Nymphes des bois.

Mais[1] je commence à voir que ma veine glacée

    Cet Éditeur qui n’a point voulu entendre ces quatre Vers, a fait une Note qui ne finit point pour prouver que le mais du troisieme Vers devroit commencer le second. Nous aimons mieux rapporter la Stance qu’il substitue à celle de Chaulieu, d’après le manuscrit du Prince d’Auvergne, que de nous amuser à le réfuter.

    Ni le marbre ; ni l’or ne horde nos fontaines ;
    La Nature de fleurs en émaille le tour :
    Mais le Berger content, sans soucis & sans peines,
    Au chant de sa Bergère y danse tout le jour.

  1. Ces Vers font ainsi dans le premier de nos manuscrits.
    Mais je cannois bientôt que ma veine glacée
    N’ose plus de la rime hasarder la prison.

    Ils se trouvent effacés, dans le second, qui est d’accord avec le troisième. Au lieu de ces deux Vers, Saint Marc prétend qu’il y avoit originairement ces