Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/51

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Je les vois commencer & je les vois finir.
Nul remords du passé n’empoisonne ma vie ;
Satisfait du présent, je crains peu l’avenir.

Heureux, qui méprisant l’opinion commune
Que notre vanité peut seule autoriser,
Croit, comme moi, que c’est avoir fait sa fortune,
Que d’avoir, comme moi, bien su la mépriser !


LETTRE DE M. DE LA FAYE,
À MADAME D***,
sur la Retraite et la Goutte[1].


J’ai lu, Madame, graces à vous, la Retraite & la Goutte de M. l’Abbé de Chaulieu ; j’ai trop

  1. Cette Lettre est de M. de la Faye, Gentilhomme ordinaire de Louis XIV, & depuis attaché à M. le Duc, comme Secrétaire des Etats de Bourgogne. C’étoit un homme à qui la Nature avoit donné de l’esprit, dont il eût pu faire un usage agréable, si le mauvais goût de son temps, & l’attachement servile aux opinions de la Mothe, qui n’eut jamais