Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/81

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À l’aimer seront appliqués,
S’il est beau comme Adon, & nerveux comme Euthyme.
Qu’il vienne donc ce Prince bonissime,
À son aise, en Seigneur opime.
Tous les vins de liqueur déja sont débarqués ;
Mille & mille flacons en ordre sont braqués ;
Tout l’art des Cuisiniers en sa faveur s’escrime ;
Tout gibier volatile, terrestre & maritime
S’offre pour assouvir sa faim gloutonnissime.
Nous tous, d’un accord unanime,
Par les vapeurs du vin nos esprits provoqués,
Au bruit harnionieux de cent verres choqués,
Nous crierons à l’envi : ferme, trinquons, trinquez.
Que la sobriété, la regle, le régime
Passent pour un énorme crime.
Écartons loin de nous ces pâles efflanqués !
Que tout sobre pusillanime
Soit, une pierre au col, jetté dans un abyme !
Que les Dieux de la joie, au festin invoqués,
Nous comblent de douceurs ! que Bacchus toujours prime !
Là, pour un digne hommage à sa puissance optime,