Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/97

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De ne t’écrire de ma vie :
Mais on quitte mal-aisément,
Cela peut s’avouer sans honte,
Un commerce, où si finement
L’amour-propre trouve son compte.
Tu sais même en flatterie
Si bien tourner la dureté
De l’aveugle Divinité
Qui préside à la loterie,
Que contre sa malignité
Je n’ai pu garder de rancune ;
Et tu m’as insensiblement
Engagé, je ne sais comment,
À pardonner à la Fortune.

Tel qu’un pauvre Amant maltraité
Que son cœur entraîne sans cesse
Vers une volage Beauté,
J’ai de cette ingrate Maîtresse,
Que je sers depuis si longtemps,
Par de nouveaux empressemens
Voulu réchauffer la tendresse ;
Mais tu sais beaucoup mieux que moi
Que rarement une infidelle,
Quelque penchant qu’on ait pour elle,
Revient à nous de bonne foi.

Aussi son injuste rigueur
De la plus légere faveur