Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome I.djvu/228

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si vous daignez les autoriser de votre approbation, et rendre un témoignage public de leur vérité et certitude ; je ne doute point, dis-je, qu’après cela toutes les erreurs et fausses opinions qui ont jamais été touchant ces deux questions ne soient bientôt effacées de l’esprit des hommes. Car la vérité fera que tous les doctes et gens d’esprit souscriront à votre jugement ; et votre autorité, que les athées, qui sont pour l’ordinaire plus arrogants que doctes et judicieux, se dépouilleront de leur esprit de contradiction, ou que peut-être ils défendront eux-mêmes les raisons qu’ils verront être reçues par toutes les personnes d’esprit pour des démonstrations, de peur de paroître n’en avoir pas l’intelligence ; et enfin tous les autres se rendront aisément à tant de témoignages, et il n’y aura plus personne qui ose douter de l’existence de Dieu et de la distinction réelle et véritable de l’âme humaine d’avec le corps.

C’est à vous maintenant à juger du fruit qui reviendroit de cette créance, si elle étoit une fois bien établie, vous qui voyez les désordres que son doute produit : mais je n’aurois pas ici bonne grâce de recommander davantage la cause de Dieu et de la religion à ceux qui en ont toujours été les plus fermes colonnes.