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MÉDITATION CINQUIÈME.


DE L’ESSENCE DES CHOSES MATÉRIELLES ; ET, POUR LA SECONDE FOIS, DE L’EXISTENCE DE DIEU.


Il me reste beaucoup d’autres choses à examiner touchant les attributs de Dieu et touchant ma propre nature, c’est-à-dire celle de mon esprit : mais j’en reprendrai peut-être une autre fois la recherche. Maintenant, après avoir remarqué ce qu’il faut faire ou éviter pour parvenir à la connoissance de la vérité, ce que j’ai principalement à faire est d’essayer de sortir et me débarrasser de tous les doutes où je suis tombé ces jours passés, et de voir si l’on ne peut rien connoître de certain touchant les choses matérielles. Mais avant que j’examine s’il y a de telles choses qui existent hors de moi, je dois considérer leurs idées, en tant qu’elles sont en ma pensée, et voir quelles sont celles qui sont distinctes, et quelles sont celles qui sont confuses.

En premier lieu, j’imagine distinctement cette quantité que les philosophes appellent vulgairement la quantité continue, ou bien l’extension en longueur, largeur et profondeur, qui est en cette