Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome I.djvu/491

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mal, qui fait qu’il sent et se meut ; et cela, quoi que ce soit, sans aucune idée, nous l’appelons âme.


RÉPONSE.


S’il y a une idée de Dieu (comme il est manifeste qu’il y en a une), toute cette objection est renversée ; et lorsqu’on ajoute que nous n’avons point d’idée de l’âme, mais qu’elle se conçoit par la raison, c’est de même que si on disoit qu’on n’en a point d’image dépeinte en la fantaisie, mais qu’on en a néanmoins cette notion que jusqu’ici j’ai appelée du nom d’idée.


OBJECTION VIIIe.

SUR LA TROISIÈME MÉDITATION.


[1]« Mais l’autre idée du soleil est prise des raisons de l’astronomie, c’est-à-dire de certaines notions qui sont naturellement en moi. »

Il semble qu’il ne puisse y avoir en même temps qu’une idée du soleil, soit qu’il soit vu par les yeux, soit qu’il soit conçu par le raisonnement être plusieurs fois plus grand qu’il ne paroît à la vue ; car cette dernière n’est pas l’idée du soleil, mais une conséquence de notre raisonnement, qui nous apprend que l’idée du soleil seroit plusieurs fois plus grande s’il étoit regardé de beaucoup plus près. Il est vrai qu’en divers temps il peut y avoir di-

  1. Voyez Méditation iii, page 271 .