Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/452

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épaisse, et que toutefois il ne passe par cette cavité que le même sang qui passe par l’autre, et qui s’est diminué par la nourriture qu’il a fournie au poumon.

15. Des ouvertures qui se trouvent au coeur des enfants.

Les ouvertures des vaisseaux du cœur servent aussi à prouver que la respiration est nécessaire pour condenser le sang qui est dans le poumon ; car on voit que les enfants, qui ne peuvent respirer pendant qu’ils sont au ventre de leurs mères, ont deux ouvertures dans le cœur, qui ne se trouvent point en ceux qui sont plus âgés ; et que par l’une de ces ouvertures, le sang de la veine cave coule avec celui de l’artère veineuse dans la cavité gauche du cœur ; et par l’autre (qui est faite comme un petit tuyau ) une partie du sang qui vient de sa cavité droite passe de la veine artérieuse dans la grande artère sans entrer dans le poumon ; on voit aussi que ces deux ouvertures se ferment peu à peu d’elles-mêmes lorsque les enfants sont nés et qu’ils ont l’usage de la respiration, au lieu qu’aux oies, aux canards, et autres semblables animaux qui peuvent demeurer long-temps sous l’eau sans respirer, elles ne se ferment jamais.

16. De la grande artère et de la circulation du sang.

Il reste ici à remarquer, touchant la grande artère qui est le quatrième vaisseau du cœur, que toutes les autres artères du corps sont moins larges qu’elle, et ne sont que ses branches, par lesquelles le sang qu’elle reçoit du cœur est porté fort promptement