Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/458

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pourtant qu’il ne l’augmente pas de beaucoup, mais la raison en est évidente, car il a plusieurs fibres tendues, ainsi que des cordes, d’un côté à l’autre de ses concavités, qui les empêchent de s’ouvrir beaucoup.

Une autre expérience qui montre que, lorsque le cœur s’accourcit et se durcit, ses concavités ne deviennent point pour cela plus étroites, mais au contraire plus larges, c’est que si l’on coupe la pointe du cœur d’un jeune lapin encore vivant, on pourra voir à l’œil ses concavités devenir un peu plus larges aux moments qu’il se durcit et jette du sang ; et même que lorsqu’elles n’en jettent que de fort petites gouttes, à cause qu’il n’en reste que fort peu dans le corps de l’animal, elles ne laissent pas de retenir leur même largeur. Et ce qui empêche qu’elles ne s’ouvrent pas davantage, ce sont les fibres tendues de part et d’autre qui les retiennent ; comme aussi ce qui fait que le même ne paroît pas si bien dans le cœur d’un chien, ou d’un autre animal plus vigoureux, qu’en celui d’un jeune lapin, c’est que ces fibres y occupent une grande partie des concavités, et que, se roidissant lorsque le cœur devient dur, elles peuvent presser le doigt qui est mis en ses concavités, bien que ces cavités ne deviennent point pour cela plus étroites, mais au contraire plus larges.

J’ajouterai encore une troisième expérience, qui