Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/486

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artères et les vaines étendent ensemble leurs branches par tout le corps. il s’y dilate avec plus de force, au moyen de quoi il s’avance plus loin ; et il «e se peut ainsi avancer que vers les endroits où il y a quelques parties de la semence qui sont disposées à lui céder leur place, et par conséquent à couler vers le cœur par la veine jointe à l’artère par où ce sang vient, à cause qu’elles ne peuvent avoir d’autre chemin que celui-là : ce qui forme deux nouvelles petites branches, l’une en cette veine, l’autre en cette artère, dont les extrémités sont conjointes, et qui vont ensemble occuper la place de ces petites parties de la semence, ou bien cela fait que les branches qui sont déjà formées s’alongent jusque là sans que leurs extrémités se séparent Et d’autant que toutes les petites parties de la semence sont propres à couler ainsi vers le cœur, ou bien que, s’il y en a quelques unes qui n’y soient pas propres , elles sont aisément repoussées vers sa superficie , il n’y en a aucunes au-dessous de cette superficie en l’espace où se répandent les esprits, qui n’aillent à leur tour se rendre vers le cœur ; et c’est la raison pourquoi les veines et les artères y étendent leurs branches de tous côtés aussi loin les unes que les autres.

49. Pourquoi l'on voit moins d'artères que de veines.

Et on ne doit point douter de cette vérité, encore qu’on ne voie pas communément tant d’artères que de veines dans le corps des animaux : car la raison veut que les veines paroissent beaucoup